Remarque : le texte ci dessous est un condensé du récit complet que vous pourrez retrouver sur le site de notre partenaire T2Area https://www.t2area.com/cr-triathlon-l-d-obernai.html ou sur notre page Facebook. Merci William.
Préambule :
Le plaisir vient avec la souffrance… ou bien est-ce plutôt l’inverse ?
De la souffrance il y en a eu ce dimanche. A vélo, dans les bosses, sur le plat, quand il fallait écraser les pédales pour essayer de creuser l’écart, que les cuisses brûlent dès le pied de l’ascension. A pied, quand il fallait monter le Mont National, à chaque boucle, en plein soleil… Mais du plaisir, il y en eu aussi. Dès que je tournais la tête à vélo, pour regarder la montagne, ces paysages, dès que j’entendais les encouragements à pied, que je pouvais admirer la vue au détour d’un virage ou bombarder sur le plat ou encore enfiler les virages en descente. Du plaisir… dans l’effort, tout au long de l’épreuve. Même la natation a été agréable… Il y a des jours comme ça, ou tout se passe bien.
Jour de course :
Comme on pouvait s’y attendre, l’organisation annonce que la natation se fera sans combinaison, la température de l’eau étant mesurée à 24,2°C… 9h15 top départ. 3 boucles de 700m de natation, pas de bagarre au départ, je pars fort, je vois Guillaume Crozet à ma droite qui passe la première bouée avec 2 secondes d’avance, je sais que c’est un bon nageur, mais aussi un excellent cycliste et coureur… Je n’arriverai jamais à boucher le trou et ces 2 secondes se transformeront en 2’30 à la fin de la natation… Je me suis bien endormi sur le dernier tour.
Transition rapide (pour une fois).
C’est parti pour une belle partie de manivelles dans un parcours de rêve. 82km, 1600m de dénivelé positif, un point culminant à 1100m d’altitude. Du bonheur pour un grimpeur… grimpeur que je ne suis pas. La lenticulaire en roue arrière n’était surement pas la plus adaptée. Mais c’est un petit « kiff » d’entendre le bruit qu’elle fait quand on roule. Le sport c’est de la perf, mais c’est avant tout du plaisir. Pour les connaisseurs, le parcours vélo présente le même ratio D+ / km que l’Embrunman. Ca pique un peu.
J’avais pour objectif de partir vite, non seulement pour créer le trou derrière mais aussi pour revenir sur Guillaume le plus vite possible si possible avant la première ascension. C’est chose faite au bout de 35’ où je rentre sur lui. Je ne prends pas le temps de temporiser et attaque la bosse à fond. Les jambes répondent bien, j’alterne position assise et danseuse, je sens que j’ai de la force, ça fait plaisir. Je ne prends aucun risque en descente… Les cuisses couinent à chaque coup de pédale lorsque la route s’élève, mais le décor est tellement beau qu’on en oublie la douleur. Pas un bruit, pas une voiture ni un vélo, seul dans mon effort, un moment un peu égoïste où on se fait mal mais un moment qu’on apprécie. J’essaye de beaucoup boire en prévision de la course à pied qui s’annonce caniculaire. La beauté du parcours en fait oublier l’effort. C’est marrant parce que ce n’était pas le cas le week-end dernier alors que les paysages dans l’Esterel sont tout aussi magnifiques, différents mais magnifiques. Ici il n’y a pas de peur de se faire frôler par une voiture, de devoir esquiver 10 nids de poule. On peut juste se concentrer sur son effort, et en tournant légèrement la tête en prendre plein les yeux le temps d’une seconde et oublier que l’on est en course… La fin du parcours s’effectue sans encombre, les jambes répondent toujours bien. Et je rentre à T2 en tête en étant encore à peu près frais.
Le parcours à pied est à l’image du parcours vélo.
Tout sauf plat. 19km, 3 boucles et 300m de D+, tout en petit chemin au milieu des vignes, en plein soleil. Le premier tour est compliqué, on attaque direct par l’ascension du Mont National. Les mollets crient déjà au secours. La foulée est lourde, le rythme mou. Je découvre le parcours au fur et à mesure des kilomètres. Plus ça avance plus c’est dur. A chaque ravitaillement je m’arrête, je bois un verre d’eau, et je m’asperge, 30 degrés, à l’ombre, sans ombre, ça tape. Je cours en essayant de gérer mon effort, pour ne surtout pas exploser en plein vol avec la chaleur. Je termine la première boucle en 25’. Je devrais courir en 1h15. C’est qu’à priori je ne suis pas si mal. A l’attaque de la seconde boucle je croise le 2ème homme de la course, Thomas Bosch. Il est à 3’20. C’est peu et beaucoup en même temps. Je ne peux pas relâcher mon effort, il faut continuer à mettre la pression. Les jambes se délient petit à petit. La foulée est plus légère, les mollets ne tirent plus. Je trouve même du plaisir à « me la coller » dans la bosse en grimpant. Contrairement à d’habitude je ne suis pas à regarder ma montre toutes les 10 secondes, j’apprécie chaque instant et je suis concentré sur mon effort. C’est peut-être ça la clé du succès, savoir se déconnecter de la technologie quand il le faut, juste s’écouter et faire confiance à son corps. Le deuxième tour est bouclé dans le même temps que le premier à 5 secondes près. Un métronome pour une fois, je ne craque pas. Mais je n’ai pas envie de relâcher mon effort pour autant, je maintiens mon rythme tout le troisième tour, plus de pression, je cours avec la banane. Je termine ce parcours à pied en 1h15’30. Je suis content. Juste content. Content de cette journée, du travail bien fait, d’avoir tout donné, partagé, profité et admiré.
Sitôt la ligne franchie direction le contrôle anti-dopage. Le 3ème en 5 semaines. C’est peut-être le fruit du hasard, mais si c’est une tendance générale vers plus de contrôle sur toutes les courses c’est une très bonne nouvelle pour notre sport !
Le triathlon d’Obernai est une très belle épreuve, mon deuxième parcours vélo préféré après Gérardmer. Une chose est sûre, je reviendrai en 2019.
A l’année prochaine et encore merci !!!